On avait quitté Matt Elliott après un Farewell To All We Know(2020) visionnaire, pour ne pas dire annonciateur de cette crise collapsologique qu’aura été le COVID 19. Que peut construire quand tout est à terre, quand tout est effondré, idéaux et croyances, sens du commun et de la communauté ? Il ne reste alors qu’à encore et toujours se surpasser, à creuser encore et toujours les mêmes obsessions, à les apprivoiser, à les domestiquer.
Ce neuvième album de Matt Elliott sous son seul nom, si l’on laisse de côté son versant plus électronique, Third Eye Foundation, relève de quelque chose de l’évidence. Il y a chez le britannique une force d’expansion créative qui fait qu’à chaque disque, en particulier depuis l’entame de sa collaboration avec le producteur et multi-instrumentiste David Chalmin, une capacité à toujours se surpasser, à toujours nous surprendre à travers des combinaisons que l’on croyait connues mais qui, à chaque fois se font inédites.
Il y a chez Matt Elliott cette force d’expansion, cette capacité à enlever les scories, les parasites qui perturbent pour ne garder que l’essentiel, l’émotion ni brute ni forte, non, l’émotion réelle.